FERRANDI Lucile. Née le 21 novembre 1932 au Caire (Égypte), morte le
11 septembre 2005 à Montpellier (Hérault) ; avocate ; militante socialiste et
associative ; conseillère municipale de Montpellier. Fille d’un père d’origine corse qui fut chef de service
à la compagnie de gaz du Caire, Lucile Ferrandi
vint à Montpellier pour ses études de Droit. Diplômée, elle devint avocate stagiaire
en 1946 et se maria avec l’avocat Yves Moulet en
1947. Trois ans plus tard, elle fut l’une des premières femmes inscrites au
barreau de Montpellier en 1950. Divorcée, elle créa son propre cabinet
d’avocat. En 1957-58, elle adhéra à la SFIO et fut très proche de Jean Péridier, bâtonnier et sénateur SFIO. Grâce au soutien de
ce dernier et de Joseph Émile (voir ces noms), elle devint en 1959 secrétaire
générale de l’association Juin 44 et responsable de la commission presse de
la section après le rejet de sa candidature au poste de secrétaire adjoint.
Cette année-là, elle figura sur la liste socialiste au 1er tour des municipales à Montpellier. Secrétaire
adjointe de la section de Montpellier en 1964 et en 1966, elle fut de nouveau
membre de la liste soutenue par la SFIO en 1965. Au niveau fédéral, elle
devint responsable déléguée à la presse après le départ, en 1958, de Lucien Tourette. Elle prit alors en charge le journal fédéral
jusqu’en 1969. Membre du bureau fédéral, elle fut secrétaire administrative
de la fédération en 1961 et responsable de la commission féminine. En 1960,
elle devint membre de la commission nationale féminine et le resta jusqu’en
1967. Après la campagne présidentielle de 1965, elle
s’investit aussi dans la mouvance mitterrandienne. Présidente départementale
du mouvement démocratique féminin, elle adhéra, en 1966, à titre individuel,
à la convention des institutions républicaines alors qu’elle était aussi
secrétaire adjointe de la section SFIO de Montpellier. Elle tenta, avec
Jean-Pierre Canonge, de créer une structure
départementale de la convention. Désignée secrétaire adjointe de la fédération
FGDS en 1966, elle devint membre de la commission exécutive fédérale en 1969,
époque où localement, les conventionnels décidèrent d’entrer dans le nouveau
parti socialiste. Elle devint alors secrétaire fédérale de la circonscription
Montpellier-Lunel en 1970. Lors du congrès d’Épinay, elle soutint la motion
Defferre et fut désignée secrétaire adjointe de la section suite au congrès
et élue membre de la commission exécutive fédérale. Elle fut de moins en
moins présente dans les instances fédérales par la suite. Électoralement,
elle fut investie lors des élections cantonales de 1970 contre le maire de Montpellier,
François Delmas. Battue, elle fut de nouveau candidate
en novembre 1973, sans plus de succès. Absente de la liste socialiste
victorieuse en 1977, elle y figura en 1983 et fut élue conseillère
municipale. Elle ne fit qu’un mandat et ne se représenta pas en 1989. Le parcours de Lucile Ferrandi
fut tout autant marqué par ses engagements associatifs que politiques. En
1960, elle fonda à Montpellier l’association départementale du mouvement pour
le Planning familial qu’elle présida jusqu’en 1970. La même année, elle
intégra le conseil d’administration de la fédération des œuvres laïques dont
elle devint vice-présidente en 1963 puis présidente en 1971. Durant cette
période, elle fut aussi adhérente de l’obédience maçonnique du Droit Humain
et avocate-conseil de l’union départementale Force ouvrière. Elle devint
aussi présidente de la LICRA en 1971, présidente de l’amicale des Corses de Montpellier
et de l’union française des clubs Soroptimist.
Professionnellement, elle fut aussi présidente de la confédération nationale
des avocats. SOURCES : Arch. Départ.
Hérault, 406 W 124, 376 W 64, 676 W 130. — Arch. OURS, 2 APO 13 — Arch. Fond. Jean Jaurès. — Arch. Pierre
Mauroy, Bulletin intérieur de la
SFIO, janvier 1961, Combat socialiste (1955-1981). Olivier DEDIEU |